- Les leviers de relance pour les acteurs privés et public
L’ensemble des acteurs aussi bien privés que publics doit se mobiliser pour surmonter les conséquences économiques de la crise. Cette mobilisation doit être coordonnée afin d'
être prêts à faire face à la concurrence extra-européenne dans un contexte de nouvelle normalité, ce qui demande de :
- Protéger le tissu économique pour garantir les conditions de la reprise, en soutenant la trésorerie des entreprises mise à mal pendant le confinement, avec des investissements publics importants (d’ores et déjà 1 800 milliards d'euros annoncés par les Etats européens, et 500 milliards annoncés par l’Union Européenne).
- Soutenir la reprise de la demande dans un contexte de contraintes sanitaires fortes, en aidant les entreprises à transformer leur offre pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation, notamment via un soutien des acteurs publics (digitalisation, automatisation, …).
- Transformer les actifs productifs pour s’adapter à la nouvelle normalité, en conservant un sensible budget R&D et modernisation, malgré le contexte qui pourrait inciter à se concentrer sur la rentabilité à court et moyen terme. Les pouvoirs publics pourraient également miser sur des champions européens dans des secteurs prometteurs, via des financements et un assouplissement des lois, notamment sur la concurrence. - Identifier des sources potentielles de financement, notamment via la fiscalité (pour protéger les acteurs européens) et l’épargne (accumulée pendant le confinement et orientée vers l’économie européenne)
Afin d’optimiser l’efficacité de ses leviers et s’imposer en tant que puissance économique et commerciale face à la Chine et les États-Unis, les Etats européens devront proposer une réponse coordonnée pour sortir de cette crise. Une telle coordination sera par ailleurs nécessaire pour répondre à trois défis communs :
- Maintenir la cohésion de l’Union Européenne pour faire face aux potentielles mesures protectionnistes des États-Unis et de la Chine, et faire bénéficier à la production européenne d’un marché intérieur de 15 900 milliards d’euros. Il faudra pour cela surmonter les disparités au sein de l’Union pour éviter les plans de relance contradictoires.
- Préserver une position de leader sur la scène économique mondiale en protégeant les champions européens (notamment dans l’aérospatial et l’automobile) de la faillite, de la pression concurrentielle et des fusions-acquisitions. Cette politique viserait à financer ces entreprises à court et moyen terme, optimiser leur modèle via la digitalisation et l’automatisation, et assouplir les règles de la concurrence en Europe pour leur permettre de se soutenir entre elles.
- Poursuivre la transition écologique malgré les urgences économiques en définissant les plans de relance sur cette base, et en évaluant la potentialité de ruissellement des investissements verts sur l’économie européenne.