Investir en Afrique : mythes et réalités
Roland Berger fait le point sur les 8 pays africains qui porteront à long terme la moitié de la croissance démographique et de l’investissement en infrastructures du continent.
Roland Berger bouscule les idées reçues sur l'Afrique et identifie 8 pays prioritaires pour les investisseurs : le Nigéria, l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique, l'Angola, la Côte d'Ivoire et l'Egypte.
La vision classique du développement africain est calquée sur celle du Sud-Est asiatique dans les années 1990, et avant elle sur la trajectoire des économies européennes au cours du PTe siècle, fondée sur l’émergence d’un marché intérieur – des classes moyennes qui consomment – et/ou de bassins d’emploi attractifs pour les entreprises. Mais ce modèle ne s’applique que partiellement aux réalités africaines.
L'émergence de la classe moyenne – au sens de populations dotées d’un pouvoir d’achat déjà significatif – y est plus lente que ce que certaines prévisions avaient envisagé il y a quelques années.
Par ailleurs, cette approche se révèle peu utile aux investisseurs. Là où les marchés sont structurés et l’environnement favorable, les opportunités de croissance sont maintenant limitées. Ailleurs, il paraît trop compliqué ou risqué d’investir.
Une autre lecture des opportunités de croissance en Afrique est possible. Une analyse comparative détaillée des pays africains permet d’identifier 8 pays à fort potentiel de développement à horizon 2030 : le Nigéria, l’Ethiopie, la Tanzanie, le Mozambique, le Kenya, l’Angola, la Côte d’Ivoire et l’Egypte.
Cette sélection est basée sur deux critères : la croissance de la population d’une part, et les investissements en infrastructures d’autre part. Ces indicateurs traduisent le potentiel de développement du pays et sa capacité à offrir un environnement favorable à l’émergence d’autres secteurs et attractif pour les investisseurs étrangers.
Les 8 pays sélectionnés concentrent : 48% de la croissance totale de la population entre 2010 et 2035 ; 50% (USD 105 Md) des investissements prévus sur le continent pour l’infrastructure publique de base (routes, électricité, accès à l’eau et télécommunications).
Ces pays sont complexes. Impossible de se développer seul sur ces marchés, sans partenariat avec des acteurs locaux, capables de donner les clés de la réussite (contenu local, ressources humaines pertinentes, relations avec les pouvoirs publics, conception des produits…).
C’est ainsi, du point de vue de Roland Berger, que le développement en Afrique devra être envisagé : sensible aux spécificités sociales et environnementales locales, pragmatique et surtout partenarial.
Roland Berger fait le point sur les 8 pays africains qui porteront à long terme la moitié de la croissance démographique et de l’investissement en infrastructures du continent.