L'accompagnement au cœur de la réforme du Grand âge
Comment assurer une prise en charge de qualité des personnes en perte d'autonomie dans un contexte de vieillissement de la population ?
La ministre des Solidarités Agnès Buzin a promis des mesures pour rendre plus attractifs les métiers actuellement "sinistrés" de l'aide aux personnes âgées.
Fort de son expertise, Roland Berger propose des pistes de réflexion pour nourrir le débat public.
- Des investissements importants mais créateurs d'emplois pour assurer la prise en charge des séniors pour les trente années à venir. Selon nos estimations, cet effort financier permettrait la création de 500 000 emplois à l'horizon 2040.
- Pour endiguer la baisse d'attractivité des métiers du sanitaire et social, il apparait nécessaire de valoriser les métiers du Grand âge : refonte ciblée de leur rémunération, amélioration de leur formation et mise en place d'une mobilité professionnelle pour éviter l'usure du personnel.
- Introduire de nouvelles technologies dans un souci de symétrie des attentions, entre professionnel et personnes âgées, permettrait de réduire leurs tâches à faible valeur ajoutée et de retarder la perte d'autonomie des seniors, notamment en luttant contre leur isolement.
Au-delà des aspects budgétaires, l'attention doit également être portée sur le capital humain. Près de 45% des EHPAD déclarent avoir des difficultés à recruter du fait d'un manque d'attractivité des métiers du sanitaire et social. Par exemple, les candidatures à l'entrée des écoles d'aide-soignant sont en baisse de 25% entre 2015 et 2017.
Lorsque la perte d'autonomie survient, les personnes âgées souffrent déjà de plusieurs pathologies et sont donc soumises à divers protocoles de traitement. Un sénior en EHPAD peut souffrir de 9 pathologies. C'est un véritable défi pour les acteurs des métiers du sanitaire et du social.
Ainsi, il est impératif de renforcer l'attractivité de ces filières en revalorisant la formation. L'intégration de nouveaux modules dédiés au Grand âge pour l'ensemble des filières médico-sociales accroîtrait le vivier potentiel des futurs aidants. Par ailleurs, développer la mobilité professionnelle, à la fois interne et externe, préviendrait l'usure physique et psychologique du personnel. L'absentéisme des professionnels, aujourd'hui deux fois supérieur à la moyenne nationale, pourrait être ainsi réduit car il représente à l'heure actuelle un coût évitable de 750 millions d'euros par an.
Comment assurer une prise en charge de qualité des personnes en perte d'autonomie dans un contexte de vieillissement de la population ?