C'est à travers trois grandes recommandations que nous proposons des solutions à long-terme visant à renforcer la compétitivité des activités d'assistance en France, et plus particulièrement au sein des aéroports parisiens de Paris Charles de Gaulle et d'Orly.
- Recommandation 1 : Augmenter le nombre de licences d’assistance en escale pour CDG
En effet,
CDG reste un des seuls aéroports européens à fonctionner avec un niveau de concurrence aussi restreint : CDG compte 3 licences d’assistance en escale, ou 2 si est exclu Air France. A l’inverse, Orly a un nombre de licences comparable à celui de ses pairs européens.
Une corrélation forte existe entre le nombre de licences et la compétitivité économique des services d’assistance en escale, aussi, l’élargissement du nombre d’acteurs, à CDG en particulier, est nécessaire pour renforcer la compétitivité des aéroports français.
Le scénario d’un ajout d’une 4ème licence peut tout à fait être envisagé à CDG puisque les volumes de trafic de l’aéroport (76 m PAX en 2019) permettent de dessiner une solution pérenne avec 4 licences. Le seuil d’émergence d’une concurrence rentable étant estimé à c. 5 m PAX / licence, alors même que le ratio actuel à CDG est de c. 15 m PAX / licence sur le marché « ouvert ».
- Recommandation 2 : Positionner la décarbonation, notamment via l'électrification des flottes d'engins d'assistance, comme l'une des priorités stratégiques pour les acteurs du secteur
A court terme, le verdissement de la flotte d’engins d’assistance via l’électrification de la flotte est le levier le plus efficace pour réduire les émissions, en parallèle de l’hydrogénation d’autres matériels. Une telle évolution aurait aussi un sens économique pour les assistants. Le différentiel de coûts d’achat entre un matériel thermique et électrique apparaît limité, et les économies de coûts générées sont significatives : de l’ordre de -80% sur le coût de carburant et de -50% sur la maintenance.
A plus long terme, les assistants auront un rôle clé dans l’émergence d’avions dotés de modes de propulsion plus respectueux de l’environnement (e.g. : électrique, hydrogène) via les activités de ravitaillement.
- Recommandation 3 : Optimiser et mutualiser des équipements (« pooling »), pour réduire simultanément les émissions, les coûts et l’encombrement des aéroports
La réduction du nombre d’engins utilisés et l’optimisation de leur usage, notamment via le « pooling », est un levier majeur. La mutualisation des engins d’assistance permettrait de réduire la flotte d’environ -30% dans les grands aéroports. Cela permettrait de réduire les besoins en bornes de -5% et les émissions de -10%, de désencombrer les zones techniques, réduire le nombre d’incidents et faciliter l’accueil d’acteurs supplémentaires.
Comme alternative à la gestion de la flotte par un acteur spécialiste ou directement par l’aéroport, la création d’une structure ad hoc type GIE regroupant les assistants en escale présents sur la plateforme permettrait de favoriser une gestion long-termiste des équipements mutualisés, en centralisant l’achat du matériel et de sa gestion ainsi que de sa maintenance.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à contacter l'expertise Transport et Mobilité de Roland Berger.