33% d’hydrogène vert en Europe d’ici 2030
Le marché de l’hydrogène est encore émergent, mais devrait représenter d’ici 2030 un levier fondamental pour concrétiser la décarbonation de l’économie mondiale. La prochaine décennie sera marquée par une accélération propice à la concrétisation d’un déploiement industriel à grande échelle. Selon le cabinet Roland Berger, la production mondiale d’hydrogène devrait être de l’ordre de 110 millions de tonnes en 2030, dont 12% pourraient provenir d’hydrogène vert à l’échelle globale (33% pour l’Europe). L’hydrogène gris représentera encore une part importante du mix mondial, sur lequel s’appuieront de nombreuses industries, notamment en Asie. 68% de l’hydrogène produit seront fléchés vers les industries et 22% vers la mobilité.
En fonction des volumes produits, l’industrie de l’hydrogène pourrait être relocalisée vers des pays présentant des coûts de production plus bas et des cadres réglementaires plus favorables. Pour faciliter la dynamique internationale, le cabinet Roland Berger plaide pour un alignement des normes, la mise en place d’initiatives de financement à grande échelle et l’élaboration de critères de mesure des émissions de carbone. Des normes structurelles devront par ailleurs garantir sur le long-terme la production d’un hydrogène propre et abordable pour les utilisateurs.
Une économie de l’hydrogène au service de la décarbonation
Le cabinet Roland Berger identifie trois phases majeures dans le développement de l’hydrogène :
- Amorce de la commercialisation : depuis 2020, l’hydrogène propre se généralise. Les gouvernements ont fortement intensifié leur soutien concernant les stratégies de déploiement de l’hydrogène (Japon en 2017, Allemagne en 2020, Etats-Unis en 2023…), et les politiques publiques sont en faveur de l’indépendance énergétique. Progressivement, l’hydrogène s’impose comme l’un pilier des efforts de décarbonation.
- Émergence des marchés : d’ici 2035, de nouveaux cas d’utilisation de l’hydrogène à grande échelle émergeront dans certains secteurs comme l’industrie sidérurgique ou le transport maritime. Des transporteurs spécialisés dans l’hydrogène feront leur entrée en scène, la tarification du carbone se généralisera, et des produits dérivés propres se développeront (ammoniac, méthanol, e-carburants…).
- Structuration du marché de l’hydrogène : l’offre et la demande internationales s’équilibrant progressivement, l’ensemble du marché se structurera, notamment autourdes transports (réseau de pipelines, transporteurs spécialisés…). Le soutien financier des gouvernements s’amenuisera, et le marché s’organisera de lui-même (avec la multiplication d’opérations de trading . Une véritable économie de l’hydrogène émergera à toutes les échelles (mobilité, projets industriels, giga-électrolyseurs…).
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En Europe, la part d’hydrogène vert pourrait atteindre jusqu’à 33% de la production totale en 2030, loin devant les prévisions du continent américain ou asiatique, pointe Emmanuel Fages, Associé au bureau de Paris et co-auteur de l’étude. Avec le soutien des politiques publiques et la structuration de cette industrie, le virage de l’hydrogène n’a jamais été aussi proche pour accélérer la nécessaire décarbonation de notre économie. » A propos de Roland Berger
Fondé en 1967, Roland Berger est le premier cabinet de conseil de directions générales d’origine européenne et à l'ancrage international. Implanté en France depuis 1990, le bureau de Paris avec près de 300 collaborateurs, conseille les plus grandes entreprises internationales ainsi que des institutions publiques, sur l’ensemble de leurs problématiques, du conseil stratégique à la mise en œuvre opérationnelle. Avec la conviction que le monde a besoin d'un nouveau paradigme durable sur toute la chaîne de valeur des entreprises, il s’attache à proposer des solutions innovantes, avec une attention particulière portée à l’obtention de résultats concrets et mesurables.